1913- 1914
De la date de création à la fin 1914, soit 4 ans, nous avons trace de 68 jeunes : pour la plupart, juste un nom , un prénom et une date d’inscription.
Les documents commencent à être plus étoffés à partir de 1914 où des fiches d’inscription apparaissent donnant la date de naissance, l’adresse, quelque fois le nom d’un parent et surtout la situation : on se rend compte que les enfants viennent de tous milieux : du lycéen à Versailles au mécanicien chez Renault. Ils ont entre 11 et 16 ans. La majorité habite Boulogne, St Cloud, Sèvres et les environs, mais d’autres viennent de Paris et souvent des arrondissements populaires du Nord-Est de la capitale. Ils sont écoliers en attente de passer le « certif », lycéens pour ceux qui vont poursuivre jusqu’au bac mais beaucoup travaillent soit comme apprentis, commis ou en usine ( Renault, Farmann, l’Air Liquide).
Chaque année, une vingtaine de nouveaux viennent s’inscrire.
Dans les compte-rendus d’activités, on voit en 1913 un carton d’invitation pour leur troisième Grande Fête annuelle, un voyage en Angleterre pour participer à la « Scout Exhibition 1913 » à Birmingham : ils sont onze à signer la carte postale ! Et bien sûr des sorties en forêt, et plusieurs week-end sous la tente, des grands jeux avec d’autres troupes de la région, visite de château, natation, canotage, gymnastique et travaux manuels. L’année 1914 semble se dérouler dans la même joie.
1915 : la fin de l’innocence
Les plus âgés sont partis sous les drapeaux, en particulier l’équipe d’encadrement : ce sont les jeunes de 15/16 ans qui prennent en charge les activités. Il n’ y a pratiquement pas de documents de cette époque, ce qui est un signe d’une certaine désorganisation de la Troupe qui a perdu ses adultes actifs sur le terrain. Seules les fiches d’inscription témoignent de la vie de la Troupe.
Et un document extraordinaire : un compte rendu d’un week-end en forêt par un jeune homme de 18 ans, Emile Ferrary, mécanicien chez Renault : neuf pages entièrement en alexandrins !